Les véhicules modernes embarquent de plus en plus d’électronique. Pour protéger ces systèmes, les constructeurs ont mis en place une passerelle de sécurité, aussi appelée « Secure Gateway ». Ce dispositif limite certaines opérations via la prise OBD, même lorsqu’unevalise de diagnostic est utilisée pour des tâches courantes comme l’effacement de défauts ou la réinitialisation d’un voyant.
A quoi ça sert ?
Pourquoi est-elle utilisée et par quelles marques ?
Comment continuer à utiliser ma valise de diagnostic ?


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Qu’est-ce qu’une passerelle de sécurité ?
La passerelle de sécurité, aussi appelée Secure Gateway, est un dispositif électronique de protection installé sur de nombreux véhicules récents. Elle fait office de filtre entre la prise OBD (prise de diagnostic) et les calculateurs électroniques du véhicule.
Elle empêche certaines actions dites « sensibles » — comme l’effacement de défauts ou la réinitialisation de voyants — d’être exécutées sans authentification préalable.
Cela permet de sécuriser les fonctions « critiques » du véhicule contre toute tentative de manipulation non autorisée.
Quelles marques de véhicules sont concernées par la passerelle de sécurité ?
Dans certains cas, cette security gateway est intégrée dans un boîtier électronique dédié. Dans d'autres, le système passe par les serveurs du constructeur pour valider ou refuser l’accès.
Groupe Stellantis (anciennement FCA)
Le Security Gateway (SGW) est déployé par le groupe Stellantis, anciennement le groupe FCA, sur les véhicules tels que Fiat, Jeep, Alfa Romeo, Chrysler, Dodge et RAM.
Ce système bloque par défaut toutes les fonctions actives via la prise OBD (effacement de défauts, réinitialisation de voyants, tests d’actionneurs), lesquelles requièrent une authentification en ligne via un outil agréé constructeur.
Pour rétablir un accès complet, il suffit d’utiliser un boîtier SGW bypass, un adaptateur qui s’intercale entre la prise OBD et la valise de diagnostic, permettant de contourner ces restrictions sans passer par l’infrastructure officielle.
Groupe Renault (Nissan Mitsubishi)
Chez Renault, Dacia..., la passerelle de sécurité, souvent appelée Renault Gateway, s’appuie sur une authentification à distance via les serveurs du constructeur.
Les interventions sensibles (réinitialisation des voyants, codages, effacement de défauts) exigent l’usage de l’outil officiel Renault Clip ou de logiciels tiers comme DDT4All, capables de contourner partiellement les restrictions.

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Groupe Volkswagen (VAG)
Le groupe VAG (comprenant les marques Volkswagen, Audi, Seat et Skoda) intègre une passerelle de sécurité nommée SFD (Schutz der Fahrzeugdiagnose).
Sur les modèles récents, toute opération dites "sensible" via la prise OBD — effacement de défauts, codages ou adaptations — requiert une authentification en ligne auprès des serveurs du constructeur via leur outil officiel ODIS. Bien que le système soit strictement contrôlé, il est possible de le contourner avec un module SFD Unlock, c'est un adaptateur qui émule une autorisation constructeur.
Groupe Daimler
Chez Mercedes-Benz, la sécurité des opérations de diagnostic repose sur le portail Xentry Lock et le protocole Seed & Key, .
Toute action protégée (codage, adaptation, effacement de défauts) nécessite une authentification via un certificat numérique constructeur et une connexion au serveur du groupe.
Groupe BMW
Chez BMW, mini..., l’accès aux fonctions sensibles via OBD est protégé par les plateformes Esys/ISTA et une authentification à distance par certificats.
Groupe Hyundai
Chez Hyundai et Kia, la sécurité est intégrée au GDS (Global Diagnostic System), c'est l’outil de diagnostic officiel développé pour leurs réseaux de réparateurs agréés.
Ce système ne bloque que les fonctions avancées ; la plupart des outils multimarques continuent d’offrir un accès étendu, sans nécessiter d’adaptateur spécifique.
Groupe Ford
Ford sécurise ses fonctions de diagnostic grâce à son système Ford IDS/FDRS, qui requiert une authentification à distance auprès des serveurs officiels pour débloquer certaines opérations.
Groupe Toyota
Toyota protège certaines opérations via son logiciel Techstream, qui nécessite une authentification validée pour accéder aux fonctions protégées.
Impact de la passerelle de sécurité sur les fonctions OBD
Ce que vous pouvez faire malgré la passerelle de sécurité
Même en présence de ce système, certaines opérations restent accessibles à l’aide d’un outil de diagnostic standard :
- Lire les codes défauts (DTC)
- Consulter les données moteur (température, tension, pression, etc.)
- Accéder à certaines informations de capteurs
Ces actions sont considérées comme passives, car elles ne modifient pas le fonctionnement du véhicule.
Ce que la passerelle bloque sans autorisation
Les limitations concernent les fonctions actives ou critiques pour la sécurité et le bon fonctionnement du véhicule. Parmi celles-ci :
- Effacer les défauts après réparation
- Réinitialiser les voyants (vidange, plaquettes, freins, etc.)
- Lancer des tests d’actionneurs (injecteurs, vanne EGR, ventilateurs…)
- Effectuer des codages ou des reprogrammations
Ces fonctions sont inaccessibles tant que la passerelle de sécurité n’a pas été débloquée par un moyen compatible.
Pourquoi cette gateway automobile a-t-elle été mise en place par les constructeurs ?
Les objectifs de cette technologie sont multiples :
- Sécuriser l'accès aux systèmes électroniques sensibles
- Protéger contre les cyberattaques ou piratages, notamment sur les véhicules connectés
- Prévenir les erreurs de manipulation par des outils non certifiés
- Garantir le respect des procédures constructeur
Cette approche s’inscrit dans un cadre réglementaire plus large, notamment avec l’introduction en 2021 de la norme ISO/SAE 21434 ou encore UNECE WP 29/R155 , qui définissent les exigences en matière de cybersécurité pour les véhicules. Les constructeurs ont ainsi l’obligation de garantir la protection des systèmes électroniques tout au long du cycle de vie du véhicule.
Depuis 2002 déjà, la norme SAE J2534 dite "Pass-Thru" impose aux constructeurs de permettre l'accès à certaines fonctions de reprogrammation pour les garages indépendants via un outil standardisé.
Dans ce contexte, la passerelle de sécurité devient un outil central pour répondre à ces obligations. Mais elle entraîne également des limitations concrètes : elle restreint les interventions électroniques effectuées hors du réseau officiel, y compris pour des opérations d’entretien simples, comme la remise à zéro d’un témoin ou l'effacement d’un code défaut après réparation.
Il est donc il est recommandé aux constructeurs de se conformer à cette norme.
Quelles sont les solutions pour contourner la passerelle de sécurité ?
Il existe plusieurs moyens pour accéder aux fonctions verrouillées par la passerelle :
- Utiliser un SGW bypass ou adaptateur de contournement/dérivation
- Employer un outil de diagnostic agréé
- Créer un compte sur un portail constructeur
Certains fabricants proposent des boîtiers spécifiques qui se branchent entre la prise OBD du véhicule et l’outil de diagnostic. Ce dispositif permet d’émuler un accès libre, souvent utilisé dans un cadre professionnel.
Des valises haut de gamme, compatibles avec les serveurs constructeurs, permettent une authentification sécurisée. L’outil est reconnu par la passerelle et autorise les opérations habituellement bloquées.
Plusieurs constructeurs proposent aux réparateurs indépendants un accès à distance aux fonctions avancées. Ce service est généralement payant et nécessite un identifiant professionnel.
Pour en savoir plus
Voilà pour cet article sur la passerelle de sécurité, aussi appelée Secure Gateway, si vous avez des conseils ou des questions n'hésitez pas à nous les indiquer dans les commentaires.
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